jeudi 11 novembre 2010

BARZA ALBA : LA CIGOGNE BLANCHE Ciconia ciconia

Bonjour à tous,



Aujourd’hui, je vais vous présenter un oiseau majestueux pour beaucoup d’entre nous que j’ai photographié au village durant cette été 2010, à savoir la Cigogne blanche (Ciconia ciconia) de la famille des Ciconidés.
Oiseau migrateur et grand échassier, elle peut mesurer jusqu'à 1,30 mètre de hauteur, pour un poids compris entre 2,7 et 4kg (moyenne de 3,5kg). Elle possède une envergure de 1,80 m mais peut aller jusqu’à 2 m. Son bec, de couleur rouge orangé, mesure presque 20cm de long (15 à 19cm chez le mâle et 14 à 17cm chez la femelle). Il est plus large chez le mâle. Leurs yeux sont noirs et deux traits noirs les encadrent, donnant ainsi comme une impression de "maquillage".

Les couples sont formés pour la vie. Ils construisent généralement des nids de branchages dans les arbres ou sur des constructions réalisées par l’homme comme les cheminées. Ciconia ciconia est la plus connue mais il existe aussi la Cigogne noire (Ciconia nigra). La Cigogne blanche vit en moyenne entre 15 et 20 ans mais elle peut vivre 26 ans. Le plumage est entièrement blanc, à l'exception des bouts des ailes qui sont noires.

Son mode de communication :
La Cigogne blanche craque, craquette, claquette, glottore du bec. La cigogne blanche est en général plutôt silencieuse. On peut entendre quelques sons gutturaux quand elle se pose au nid, ou un sifflement si elle est dérangée ou en alerte. Mais les sons les plus classiques ne sont pas des expressions vocales, mais de rapides claquements de bec bien rythmés, souvent entendus près ou dans les nids.



Son choix d’implantation :
La cigogne blanche habite des zones ouvertes et dégagées de cultures et pâturages, les prairies humides et les plaines bordant le cours des rivières, les vergers et champs irrigués. Certaines populations sont résidentes à l'année si la nourriture y est suffisante.


Sa migration :
La Cigogne blanche, tout comme la Cigogne noire, vole en planant, ailes étendues et immobiles, utilisant les courants chauds aériens pour les soutenir sur de longues distances. Ces courants ne se forment qu'au-dessus des terres (continents), ces oiseaux migrateurs doivent franchir la Mer Méditerranée en ses points les plus étroits comme le font les rapaces. De ce fait, il est facile d'observer ces oiseaux en cours de migration au niveau du Détroit de Gibraltar (plus courte distance de mer à parcourir entre l'Espagne et le Maroc). On parle d'instinct de migration, car l'animal porte en lui dès sa naissance, le besoin de migrer alors qu'il ne sait même pas encore voler (nécessite un apprentissage). Lors de son voyage, la cigogne repère visuellement le chemin du retour. Une étude récente a pu démontrer qu'une partie du cerveau de la cigogne contenait de la magnétite (substance naturelle qui aurait pour l'animal le même rôle qu'un GPS), ce qui l'aide certainement à retrouver son chemin. La cigogne rejoint toujours le même nid.


Dès la fin du mois d'Août, les cigogneaux se regroupent et partent en migration vers le sud avant les adultes. Ils mettent quelques semaines pour atteindre les points d'eau africains où la nourriture est abondante. Les jeunes cigognes y trouvent toutes les conditions pour parvenir à la maturité sexuelle en au moins deux hivers. Ce n'est donc qu'âgées au minimum de 2 ans et demi qu'elles reviennent en Europe pour effectuer leur première reproduction, avant de refaire le voyage tous les ans une fois adultes. Les adultes quittent quant à eux l'Europe un peu plus tard que leur progéniture, en Septembre. Ils atteignent leurs quartiers d'hiver africains (Lybie du sud notamment) en suivant le trajet inverse de celui de Janvier, et y retrouvent parfois quelques groupes de cigognes noires.



Pour assurer les vols migratoires, les cigognes se rassemblent deux fois par an en très grands groupes de plusieurs centaines d'individus et parcourent plusieurs milliers de kilomètres, à raison de 200 à 400 km par jour si les conditions météorologiques le permettent. Contrairement à de nombreux autres oiseaux, les cigognes en migration s'arrêtent tous les soirs, ce qui leur permet de se reposer et se nourrir. En effet, elles ne peuvent voler qu'en pleine journée.
En Afrique (en Lybie du Sud par exemple) les cigognes vivent en grandes colonies regroupées dans les arbres. En Europe les cigognes blanches sont surtout présentes en Espagne avec environ 17 000 couples, contre moins d'un millier en France.

Ses comportements :
Les cigognes blanches se nourrissent en groupes si elles nichent les unes près des autres. La cigogne blanche peut rester longtemps posée sur une seule patte lissant son plumage, sur un arbre, un haut édifice, au sol ou le plus souvent, dans son nid. Elle marche lentement, de façon majestueuse.

Un mâle qui arrive à un nid commence à le refaire immédiatement, et il attend l'arrivée de la femelle, quelques jours plus tard. Le couple est uni pour la vie.

La parade nuptiale comprend de curieuses postures, en plus des claquements de bec habituels.

Le comportement migratoire des cigognes varie avec l'âge. La maturité sexuelle est atteinte à l'âge de 4 ou 5 ans.

Sa subsistance :
C'est un oiseau exclusivement carnivore qui se nourrit essentiellement de vers de terre, de petits rongeurs, d'insectes, de grenouilles, de poissons et de petits lézards. Chaque été, une famille de cigognes consomme environ 250 kilos de nourriture. Comme les chouettes, la cigogne rejette les poils, les os et autres restes non assimilables, sous forme de pelotes de régurgitation. En été, la cigogne blanche peut ingurgiter entre 250 et 400g de proies par jour selon la saison.

La majorité des proies sont prélevées en marche avec la tête, avec quelques fois quelques battements d’ailes. Les petites proies sont avalées en entier alors que les plus grandes sont généralement tuées auparavant. L’alimentation se fait généralement en solitaire. Mais les couples, les familles ou encore des grands groupes peuvent être réunis si les ressources alimentaires sont concentrées et abondantes.

Son mode de reproduction :
Chez les cigognes, il est presque impossible de distinguer le mâle de la femelle sans les avoir vus à l'œuvre. Généralement, c'est le mâle, rentré le premier de migration, qui invite la femelle à partager son nid. Ils se saluent en claquetant du bec, la tête renversée sur le dos. Parfois, des rivalités pour la possession du nid dégénèrent en combats sanglants. Quand l'entente est réussie, à force de parades et de caresses, l'accouplement donne lieu à d'audacieuses acrobaties.

C'est vers la mi-février que les cigognes migratrices reviennent en Europe pour se reproduire. Après avoir construit un nid d'un diamètre d'un mètre vingt environ,

la femelle y pond de deux à six œufs de 80 grammes chacun, à 48 heures d'intervalle. Sans attendre la fin de la ponte, les parents se relaient pour couver. Avant de s'installer, la cigogne blanche aère le fond du nid à coups de bec,

puis retourne les œufs pour bien répartir la chaleur. Après 32 jours d'incubation, naissent les premiers cigogneaux, dénués de plumes, à raison d'un tous les deux jours. Un cigogneau aide son cadet à naître en picorant la coquille. Les derniers nés ont peu de chance de survivre car les aînés s'approprient toute la nourriture. Les cigogneaux grandissent très vite : deux mois après leur naissance, ils pèsent trois kilogrammes et prennent leur envol.

Ses menaces :
C'est l'une des espèces européennes qui a subi un des déclins les plus rapides au 20ème siècle, même si au sud de son aire de répartition (France et péninsule Ibérique) cette tendance semble être inversée. La régression de l'espèce est liée principalement à la disparition des lieux d'alimentation et de reproduction, les collisions, les électrocutions avec les lignes électriques et les conditions catastrophiques dans les quartiers d'hiver en Afrique. L'emploi des pesticides leur est défavorable car elles les ingèrent en consommant des insectes et des rongeurs.

Ses légendes :
Depuis toujours, il est dit que la cigogne amène les enfants à leur mère par la voie des airs. Ainsi, on raconte aux enfants que pour avoir un petit frère ou une petite sœur, il faut déposer un sucre sur le bord de la fenêtre (comme le corbeau de Jean de La Fontaine, la cigogne lâche son colis lorsqu'elle se saisit de la friandise). En Alsace, on dit que si une cigogne vole en rase-motte au-dessus d'une jeune femme, elle attendra un bébé dans l'année.

La Cigogne blanche et l'Homme :
En Afrique, faisant souvent leurs nids sur des lignes électriques, les cigognes blanches sont souvent électrocutées. Elles sont également chassées en Afrique, ou empoisonnées par les pesticides contenus dans les insectes qu'elles ingèrent. Très peu d'entre elles arrivent à l'âge de trois ans (maturité).

En France, en 1974, il ne restait que neuf couples de cigognes blanches, l'altération de leur milieu de vie ayant fortement contribué à leur disparition. Actuellement, grâce aux systèmes de volières de maintien et aux couveuses artificielles, la Cigogne blanche est de retour avec un effectif de 300 couples environ. Depuis 2001, des opérations de marquage à l'aide de bagues permettent de suivre les individus.



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